Thierry est écrivain. Il alimente un blog intitulé Mémoires polaroïdes où les textes courts agrémentés de photos sont des petits bijoux. J’hésite sur le choix de ce mot, trop féminin ? « Pépites » conviendrait-il davantage ? La longueur de ses écrits convient au mode de fonctionnement contemporain : un court moment de temps libre et nous courons picorer là où nous sommes certains de trouver rapidement une nourriture substantielle. Ce blog l’apporte et le fait que les textes soient courts nous permet de le quitter aisément, au moment qui nous convient.
Thierry m’a aidée à ouvrir ce blog, mon blog… Et c’est comme s’il m’avait offert un très joli cahier, de ceux dont la couverture cartonnée et brillante appelle la main pour un toucher sensuel et finit par y laisser en son cœur glisser votre stylo. Il a trouvé un décor qui me sied et a ajouté une photo d’une vieille machine à écrire que je lui demandais. Grâce à lui je dispose d’un espace familier et esthétique…
Me voilà intimidée comme lorsque la première page de votre beau cahier neuf vous fait redouter une malheureuse rature. A la deuxième la pression sera moins forte. Courage ! Il faut y aller maintenant.
Ce blog commence à l’heure où j’ai décidé, vingt ans après une première expérience, de me faire éditer, puisqu’il semble bien que ce soit l’unique moyen d’être lue. Il relatera mes états d’âme, ceux-là qui me surprennent encore, malgré mes 56 ans. Il s’achèvera à la parution du livre que j’ai décidé d’intituler :
La vie en face… ne vous déplaise.
C’est l’histoire d’une vie de femme appréhendée par ce que l’auteur en découvre à travers son écriture comme si elle ne comprenait sa vie réelle avec ses moments drôles, tendres, durs qu’en osant les regarder seulement une fois qu’elle en a fait de l’écriture. Comment se débrouille-t-on avec la vie réelle quand on ne vit qu’au travers du prisme de l’écriture ? Que fait-on des chocs et des bouleversements que la vie nous impose quand on n’est pas doué ou armé pour se coltiner le quotidien. C’est le chemin que l’auteur vous propose de suivre en sa compagnie et selon sa vision du monde tour à tour ironique, acérée ou idyllique, à moins que ce ne soit un mélange des trois, à une période qui n’est pas simple dans la vie d’une femme où elle se retrouve sans âge, hors du temps, puisque plus jeune mais pas encore vieille non plus…
J’aurais préféré, puisqu’on se trouve au cœur de l’auto édition me présenter comme éditrice de mes livres, dans un premier temps, et d’autres si affinités ! Ils auraient paru aux Editions Ne vous déplaise. Et La vie en face aurait été le premier d’une longue série. Mais il existe un seul problème : j’ignore comme devenir éditrice !