Une histoire… Pour qu’elle soit bonne, il faut un bon début. Sauf qu’avec la libraire de Jullouville, ça avait plutôt commencé par une maladresse.
Après présentation à la libraire de mon livre… diffusé par Daudin, je lui demande : « Vous connaissez Daudin ? » A quoi elle me répond aussi sec et assez fraîchement : « Oui, Madame, je connais mon métier ! »
Là c’était mal parti entre nous. Et après un tel début, ça pouvait même se terminer là. Fin de non-recevoir de sa part et une visite pour rien de mon côté. Enfin pas tout à fait pour rien dans mon cas : puisque j’avais dépensé 5,95€ pour l’achat par politesse de la revue Happyness. C’est que ça coûte presque la moitié d’un livre aujourd’hui un numéro de mensuel !
C’est qu’il existe un budget hors budget pour l’autoédition, un budget occulte qui n’apparaît nulle part pour les achats en librairie à chaque fois que je vais présenter mon livre. Question de politesse ! C’est un budget qui n’a pas été provisionné, mais aura été bel et bien dépensé. Une sorte d’enveloppe parlementaire.
Oui, Madame, je connais mon métier, elle répond et là je sens qu’on est très mal. Mais ma maladresse est si énorme, le qui pro quo si incongru que j’éclate de rire : « Ce n’est pas du tout le sens de ma question. Je ne mets pas en doute votre compétence. C’est moi qui ne connais rien à mon métier d’écrivain autoédité. » Je vois à son visage qu’elle me croit. Je n’ai pas besoin d’expliquer que quand j’ânonne « dif-fu-sé-par-dau-din » je n’ai pas plus d’idée de ce que je raconte, que celui qui apprend une langue sur le tas en vivant dans un pays étranger et qui sait seulement que dans telles circonstances on prononce ça et c’est tout. Daudin, c’est qui au juste, une boîte, un hangar, un vieux monsieur qui stocke des livres et qu’on appelle lorsqu’on veut en recevoir ? Il est sympathique ? Il est connu ? Il fait bien son boulot ? C’était cela le sens de ma question, l’occasion pour moi d’en connaître un peu plus sur le bonhomme !
Au lieu de se fâcher davantage, la libraire reconnait la franchise dans mon explication et d’elle-même me propose une dédicace… ou même deux pendant juillet et août !
Cette fois je peux ressortir rassurée et contente. Certes j’ai frôlé l’incident diplomatique mais réussi à rattraper le coup juste en étant moi-même, honnête et naturelle, mais avec mon atout majeur : l’autodérision. J’en suis quitte pour une frayeur passagère. L’autoédition, ce n’est pas sans risque !
Dehors j’ai pensé : c’est le métier qui rentre !
http://www.daudin-distribution.fr/