Objectif à la Julia Cameron : être un mauvais écrivain !
Voilà qui semble à la portée de tous ! Faux, à la portée de tous ceux qui travaillent, dirait Julia. Donc en définitive à la portée d’un nombre assez réduit, puisque sont éliminés tous ceux qui en auraient la capacité mais qui ont trop d’exigence ou d’orgueil ainsi que tous les fainéants. Selon Julia, l’artiste qui veut l’être et ne veut pas rester bloqué mais souhaite au contraire libérer sa créativité doit seulement travailler, sans se préoccuper de juger son travail d’un œil souvent si critique que l’artiste en lui en restera paralysé à vie.
Depuis que j’ai redéfini mon objectif selon Julia, je veux juste être un mauvais écrivain. C’est-à-dire bosser sans rien attendre d’autre que l’immense satisfaction d’écrire, d’être à ma juste place. Etre bon ou mauvais n’est pas mon problème, car si jamais on me disait que je suis un bon écrivain, si j’accédais à ce statut, aussitôt rencontrerais-je un nouveau problème : la peur de ne pas le rester ! Et de nouveau cette horrible obligation me sauterait à la gorge pour me la faire rendre : être à la hauteur. A la hauteur de ce que les critiques, qui m’ont conféré ce titre de « bon écrivain », attendent de mon prochain roman. Et c’en serait fini de ma liberté d’écrire.
Elle a raison, Julia, mon objectif, le seul et unique est d’être un mauvais écrivain mais l’être !
Etre un mauvais écrivain, un objectif comme un autre !