J’arrête de chroniquer !
J’ai autre chose à faire ! Et surtout à écrire !
A quoi bon inciter sur mon blog des personnes qui n’y vont pas à lire des livres qui ne feront jamais partie de ce qu’elles aiment lire ?
- Pour les attirer ?
Vous plaisantez ? Mieux vaudrait dans ce cas chroniquer des livres qui appartiennent à la rubrique de ce qu’elles lisent. Sauf que ceux-là, c’est moi qui ne peut pas les lire… Alors les chroniquer…
La création de ce blog, c’est un peu comme un type qui aurait le vertige sur un tabouret et qui installerait un câble de funambule entre deux arbres centenaires. Pourquoi « centenaires » vous demandez-vous ? Le mot vous semble superflu… Vous avez raison, puisqu’il s’agit d’une métaphore, d’un bête petit exemple. Je suis d’accord, je peux le retirer. Vous vous dites que le type, on ne le changera pas. Même si on ne met pas le câble trop haut et qu’on le tient par la main, il aura toujours le vertige.
C’est pareil pour le blog, si on en revient à nos moutons. Mon blog et son utilité… Le câble, le gars qui a le vertige, il n’a plus qu’à en faire un fil à linge ! Il faut qu’il pense à le relever un peu, sinon le jour de lessive des draps, ils traîneront par terre et il devra tout relaver.
Mon blog, je lui ai malgré tout trouvé une utilité : il me servira de coffre-fort. J’y cacherai tous mes textes. A l’allure à laquelle j’écris, il allait falloir rajouter des bibliothèques avec des serrures. Ne pas perdre les clés. Se souvenir de l’endroit où on les a cachées… Toute une usine à gaz ! Alors que mon blog, lui, possède une mémoire d’éléphant, il garde tout bien planqué et il ne me prend pas la moindre place. Un coffre-fort sans l’inconvénient de la porte blindée, des clés et du code secret. Un peu comme une cachette si courante que le voleur ne prendrait pas la peine de vérifier, genre sous le matelas.
Pourtant il y a une faille, il y en a toujours une, même dans les systèmes les plus sophistiqués. Vous n’avez pas trouvé ? Bon, alors je vous rends votre langue au chat.
Ma mère[1], depuis sa maison de retraite située à 1300km de chez moi, a l’intention de présenter sa candidature pour intégrer le groupe des résidents chargés de faire des propositions d’animation et elle a une idée : demander qu’on organise des cours d’informatique pour qu’ils puissent utiliser l’ordinateur qui est à leur disposition dans le hall d’entrée.
Vous imaginez les dégâts s’il lui venait l’idée de taper « Anne Dejardin » !
Eh bien si, justement, figurez-vous qu’il existe des gens, dont ma mère fait partie, qui connaissent mon nom de jeune fille (il y a peu de chance que ma mère l’oublie, vu qu’on a partagé le même pendant des années) et qui le tape sur Internet ! Oui, comme ça, tiens, je taperais bien son nom de jeune fille à celle-là sur internet ! Sans savoir que j’écris, car ça, personne n’est au courant. Mes proches se gardent bien d’ébruiter la chose et comme depuis vingt ans je semblais m’être calmée, ils espéraient que j’étais passée à autre chose. Tout leur aurait mieux convenu : le macramé ou à la danse country.
Moi, quand on m’a dit que c’était arrivé un truc pareil, j’en suis restée médusée. Comme quoi, il y avait bien une faille dans le système et quelqu’un l’avait découverte.
Certes, si je veux me montrer raisonnable et positiver, ça me fait une lectrice de plus. Le succès aurait-t-il un prix ?
[1] Si vous voulez faire connaissance, il faut lire « Une vie normale » ou « La vie en face… ne vous déplaise »