Je suis assez contente de moi en définitive, même si ma peur demeure et s’échappe sous forme d’infection pour les yeux, la gorge, le nez jusqu’aux pores de ma peau… Je pleure, me mouche, tousse et me frotte le dos à tous les dossiers qui s’offrent à moi dans l’espoir de calmer mes démangeaisons. Ce n’est pas très glamour, je sais, et j’avoue que je me préfèrerais dans la peau d’une auteur quinqua., rayonnante, auréolée de la satisfaction d’avoir la certitude d’être publiée tout bientôt et d’être « lue par beaucoup » !
Je vois des chaussures à talons hauts, très hauts, de ceux que portent toujours les autres, celles qui osent une féminité qui pour ma génération fait toujours un peu pute, nous issues de la période baba cool, larges robes longue hippies en coton indien, t-shirts ou chemises sans soutien-gorge, puis jupes extrêmement courtes à condition d’être en ballerines… Oui, une auteure qui se respecte a forcément des talons extrêmement hauts et qu’importe si elle ne sait pas marcher avec : elle reste assise à son bureau ou dans le canapé de son salon, non ?
J’écrivais en haut de page que j’étais assez contente de moi de continuer à obéir à cet objectif de me faire publier, malgré ma peur et l’assaut de ces maladies psychosomatiques. Je me tiens debout, comme perchée sur des talons trop hauts avec lesquels je ne peux pas marcher, juste me tenir en équilibre, droite comme un i, fidèle au but que je me suis fixé : être lue par beaucoup !