Au secours ! L’imprévu, la tuile ! Comment me suis-je retrouvée dans une pareille situation ? Oh, certes, j’avais bien demandé un signe de l’univers, une synchronicité, quelque chose pour m’aider dans le choix du chevreau... J’aurais pu me dire que je ne lisais déjà pas dans le marc de café, que je n’avais sûrement pas les capacités pour décoder un quelconque signe céleste. Déjà avec tous les points sur les i, je ne suis jamais certaine d’avoir bien compris, même à mon âge et même en français...
Pour un concours de circonstances, c’est un imbroglio fabuleux !
Le résultat des courses est que je vais me retrouver non pas avec un chevreau mais avec deux ! Sans avoir pratiquement rien vu venir. Non, même pas : la mère n’attend pas des jumeaux et je dois prendre les deux !
Je risque de me retrouver avec deux chevreaux de deux élevages différents dont un à élever au biberon.
Comment j’ai réussi mon coup ?
C’est simple à expliquer, bien plus que la situation dans laquelle je vais me retrouver.
Ainsi donc, faisant preuve de beaucoup de sagesse, croyais-je, j’ai finalement renoncé à élever mon chevreau au biberon et me suis tournée vers l’éleveuse qui ne pratiquait pas ce genre de choses. Au vu de son site Internet, elle semblait extrêmement sérieuse. Elle vendait ses chevreaux très chers, mais sevrés à l’âge de trois mois. Pour obtenir un chevreau de son élevage, c’était une gageure ! Une photo mise sur sa page Facebook et dans l’heure le chevreau était vendu ! Bien sûr, ne vivant pas sur Facebook, j’arrivais toujours lorsqu’elle avait rajouté sur sa publication : vendu ! A force, ça énerve. On se prend au jeu. J’en veux un et je vais en avoir un. Je vais réussir. Elle ne répond à aucun mail, à aucun commentaire sur Facebook, aucun message sauf par un envoi tout préparé du style : lisez ces informations avant tout contact. On est ferré, addicte, le taux d’adrénaline bat des records, on mise tout ce qui nous reste et même ce qu’on n’a pas. Faites vos jeux, rien ne va plus. Pendant ce temps, bien sûr les photos qu’elle poste sont superbes, qui ne craquerait pas sur une bouille de chevreau de quelques jours, on se le demande. Elle a 16000 vues sur sa page, avec une seule publication récolte 150 like en moins d’une heure... J’avais beau avoir mis en priorité ses publications, j’arrivais comme les carabiniers et chaque fois je me disais, misère, c’était justement celui-là que je voulais. Prévenir en premier les acheteurs intéressés, elle ne fonctionne pas comme cela ! Pourquoi se compliquer la vie alors que ses chevreaux partent mieux que des petits pains ?
Alors j’ai appelé, j’ai rappelé, j’ai dit que je voulais lui acheter mon chevreau mâle, que je me foutais du prix, que je voulais un très beau sujet, qu’elle élevait comme j’aime et bla bla bla... Sur son site en effet elle disait faire très attention à qui elle vendait ses chevreaux. Un peu naïve, je suis du genre à croire tout ce qui est écrit noir sur blanc... Donc surtout il me fallait taire que je vivais à deux endroits, qu’il faudrait réinsérer mon petit dans un troupeau existant à chacun de mes départs, qu’il vivrait seul les six mois de l’année où il serait dans mon jardin. Et je sais que cette condition est pour certains éleveurs rédhibitoire. Comme en plus je ne sais pas mentir, je n’appelais pas en confiance. Mais j’ai dû lui faire bonne impression car elle ne m’a rien demandé, m’a envoyé des photos de différents chevreaux, certains plus visibles que d’autres. Je les reçois à 21h30 et lui réponds de suite que je l’appellerai dès le lendemain dès 14h. Je voulais continuer à faire bonne impression et me montrer polie. Sur son site j’avais lu certains de ses commentaires acerbes sur les gens qui appellent n’importe quand, elle n’était pas tendre, elle demandait de respecter ses horaires soit de 14h à 20h ! Et là elle m’envoie un message laconique : je viens de vendre un mâle et une femelle ! Aussitôt je l’appelle et je choisis mon chevreau en fonction de ce qu’elle me dit de toutes les photos. Mon choix aiguillé par elle se porte sur un chevreau dont je ne vois à peu près rien hormis un peu la couleur du dos...
Dans mon affolement, je vire les 470€ en demandant si je peux aller voir ce que j’achète et là, refus catégorique. Même après avoir reçu le virement, elle ne me recevra que lorsque je viendrai chercher le chevreau ou quelques jours avant si vraiment... Elle a été cambriolée 3 fois, a déménagé 3 fois, dit être traumatisée. D’ailleurs le règlement a changé, explique-t-elle, contrairement à ce qui figure sur le site, elle ne prend plus d’acompte de 40% mais demande à la réservation l’intégralité du prix du chevreau. Mais elle annonce que si je ne suis pas d’accord, elle préfère ne pas faire la vente, qu’elle comprend très bien et qu’il n’y a pas de problème.
Donc depuis hier j’ai payé un chevreau dont je n’ai même pas reçu une photo du visage[1]. J’ai agrandi au maximum la seule que l’éleveuse m’a envoyée : la race ne fait aucun doute, c’est bien un chihuahua !
Mais mon tél continue à me signaler les alertes facebook que j’y ai introduites concernant l’autre élevage et bingo hier soir : 4 bébés à finir d’élever au biberon...
Et le doute me reprend et l’envie d’élever un chevreau au biberon.
Alors je me dis que l’autre éleveuse ne me rendra pas mes sous. Je le sais. Il est écrit partout sur son site qu’elle ne rend pas l’acompte de 40% en cas de désistement. Or de moi elle a exigé la totalité du règlement. Donc si j’achète le petit à élever au biberon, puisque j’ai payé l’autre, je peux donc en avoir deux, ce que je ne voulais pas du tout au départ. Laisser mon premier chevreau chez son éleveuse ou plutôt revendeuse ? J’hésite. Où finira-t-il ? Impossible de lui faire confiance. Je le prends et je le donne ? Je le revends ? Je le garde ? Quitte à avoir payé pour rien, autant avoir payé pour un chevreau. C’est décidé, je le garde pour que mon chevreau élevé au biberon ait un compagnon du même âge, un jumeau quoi. C’est des choses qui arrivent. On ne le souhaite pas, on est un peu surpris, voire catastrophé, mais on fait avec !
Y a plus qu’à trouver les avantages ! Et leur attribuer un tout gros coefficient !
A partir du 8 avril donc, avis à ceux qui me lisent : je ne posterai plus que des vidéos ! Et oui, je n’aurai plus une minute pour écrire. Pour ceux qui me prennent en cours de route, il faut aller lire le chapitre 2 : les complications !
[1] J’ignore à ce moment-là que je vais rester 3 mois sans aucune des photos promises par l’éleveuse à l’achat.