Atelier, suite et fin… Et détournement.
Je vous ai privé du plaisir que les participants éprouvent à lire leur texte après l’avoir écrit au cours de l’atelier… J’en suis désolée mais je me rattrape aujourd’hui en vous proposant de le laisser comme commentaire sur mon blog sans surtout signaler à qui il s’adresse ou en ne le révélant qu’à la dernière ligne. Vous pouvez vous trouvez un pseudo et écrire dans l’anonymat comme Romain Gary qui en milieu de carrière a écrit plusieurs romans sous le nom d’Emile Ajar et a reçu un second prix Goncourt sous ce pseudonyme. Je peux aussi mettre vos textes dans le prochain article de mon blog.
Si j’ai un peu délaissé la mise en ligne des articles qui paraissaient tous les dimanches, ce n’est pas exclusivement parce que j’ai été très occupée. Vous remarquez que lorsque nous disons que nous avons été très « occupés », c’est toujours pour expliquer pourquoi nous n’avons pu nous « occuper » de ce qui aurait dû également requérir notre attention et que nous avons honteusement laissé de côté.
Bref il se trouve qu’en réalité, je redoutais l’arrivée imminente du dernier des articles que j’avais sous le coude ou plus exactement dans un dossier intitulé « Blog ». Et que l’inspiration étant capricieuse, promettre un article tous les dimanches avait quelque chose du miroir aux alouettes. Comme je ne suis pas née de la dernière pluie, je retardais la mise en ligne du dernier article : tant qu’il m’en restait un, je pouvais dormir sur mes deux oreilles.
Heureusement que j’avais annoncé que ce blog accompagnerait la période de latence où je laissais passer le temps de lecture accordé aux comités auxquels j’avais fait parvenir mon manuscrit. Et me voilà sauvée par le coup de gong : l’heure de passer à l’auto édition a sonné ! Je me demande s’il ne s’agit pas plutôt d’un coup de gong qui rate sa cible et m’atterrit en plein dans l’estomac. Parce qu’en fait je ne me sens pas du tout sauvée mais plutôt au pied du mur. Ah bon, vous êtes sûr que c’est l’heure ? Là, maintenant tout de suite ?
Autre coup de bol, j’ai tout oublié de ce que j’avais décidé, de la marche à suivre, de qui j’avais sélectionné… Un trou noir… Il faudra tout recommencer ! Des heures à comparer, soupeser. La version papier est-elle prévue ? En combien d’exemplaires ? A quel prix ? Exclusivité ou pas ? Je ne veux pas être liée par quoi que ce soit. A ce sujet, mon conseiller… Oui, vous ne saviez pas, j’ai un conseiller littéraire ou un coach, comme vous préférez. Non, ce n’est pas Mon Homme. Je suis opposée aux cumuls des mandats ! Non, vous ne connaîtrez pas son identité, n’insistez pas ! Mon conseiller préfère travailler dans l’ombre, même si je ne suis pas présidente de la république. Il y a de cela trois mois, je lui ai filé tout ce que j’avais trouvé concernant l’autoédition et je lui ai demandé de trancher, de faire un choix dans cette jungle. Et le verdict est tombé : Publishroom. Hélas, mon conseiller ne travaille pas seul, il s’est entouré d’un collaborateur. Un seul, oui, pourquoi me demandez-vous ça ? Je comprends, c’est trop peu pour être entouré… Excusez-moi, je rectifie, il a embauché un collaborateur, un stagiaire plutôt au vu de ses compétences, qui le dépanne de temps à autre : Yapluka. C’est son nom. Lui, je ne l’aime pas trop. Je préfère avoir à faire directement à mon coach personnel. Au téléphone, si c’est lui qui répond, je raccroche et je rappelle une autre fois. Alors forcément je prends du retard…
Durant ces trois mois, je ne suis pas restée les bras croisés à attendre les non réponses des maisons d’édition, je me suis attelée à l’épineux problème de la couverture du livre. A défaut d’avoir un livre… Prenez donc un adjectif au choix dans votre liste de l’atelier d’écriture de l’article précédent. Moi à A, j’avais écrit « adorable ». Je dirai donc à défaut d’avoir un livre adorable, il faut l’habiller pour le rendre commercialisable, c’est-à-dire attractif pour le plus grand nombre, principalement pour un e-book ! Qu’est-ce qu’une couverture qui accroche le regard, le capte, le garde et conduit son propriétaire abruti d’images et de sollicitations en tout genre, à cliquer sur la touche « panier » ? Je n’en ai aucune idée ! J’ai juste la certitude que je ne peux pas payer un professionnel pour qu’il me fasse une maquette d’enfer pour un livre qui sera hyper pas vendu et hyper pas vu. Il me reste du « home made », label qui hélas ne constitue un plus qu’en restauration. Enfin pour la plupart, pas pour Mon Homme qui affirme haut et fort qu’il ne voit aucun inconvénient à manger du surgelé « bon » au restaurant plutôt que du « fait maison » approximatif ! C’est peut-être qu’il confond avec le « fait à la maison » ! Passons, je m’égare.
Pour la confection de la couverture, je n’ai plus qu’à me mettre à mes crayons, stylos, ciseaux, colle… Après tout si je suis passée à l’école primaire sans redoubler, c’est bien que j’ai dû réussir mon école maternelle, non ? Mais au dernier moment j’ai eu l’idée que, dans le cas d’une couverture, le « home made » pourrait bien être synonyme de « moche ». Et j’ai été hyper pas partante pour me lancer avec mes crayons de couleur…
Mais vous connaissez ma persévérance, cette expérience ne m’a pas suffi. Aussi avant de demander de l’aide à ceux dont j’aime le travail de conception, il fallait encore que je me coltine la chose moi-même. Après le dessin, j’ai tricoté, décoré, crocheté, coupé, cousu, imaginé, mis en scène… Appuyé sur appareil photo dans mon téléphone portable… Pour constater que dans « galerie » de ce même téléphone, les photos qui s’y étaient logées n’avaient que très peu à voir avec ce que mon œil voyait avant le clic. Un tel phénomène m’a abasourdie. Qu’importe, il en fallait davantage pour me décourager. Reclic, clic, clic, avec flash, sans flash, soleil de face, de côté, sans soleil, allez on rentre tout, sans flash, sombre, trop sombre, alors flash, clic, clic, clic ! Quelqu’un dans l’appareil devait repasser derrière moi pour repeindre les couleurs autrement que celles que percevait ma rétine ! Sinon comment expliquer une différence pareille ? Déménagement dans l’espace vitré de la maison. Il faut un fond. Un panneau d’armoire Billy Ikea de récupération fera l’affaire. La roue du bateau vers la gauche ou vers la droite ? Au cinéma si le personnage va vers la gauche, c’est qu’il retourne à ses origines ou rentre chez lui. Ou bien est-ce l’inverse ? Oui vers ses origines, c’est bien pour refléter le contenu du livre. Mais le thème central est plutôt comment aborder l’avenir. Le bateau devrait donc faire demi-tour. Autre série de photos. Clic, clic, clic ! Des heures d’interrogations et de tentatives ratées. Puis il en arrive une qui sort du lot. Je l’envoie à une amie artiste. Voici ce qu’elle me répond :
La superbe couleur violette de la plume, est la couleur du 7è chakra (celui du sommet de la tête, associé à la fonction de la Pensée et de l'Inspiration céleste et au mantra du silence...
La pelote me parle de douceur et de mailles enlacées, le fil "guide" rejoint un beau coquillage, si j'ai bien vu, pour moi sensualité, accueil, création...
Les petits chaussons pour moi : la tendresse, l'amour tendre.
Pour exalter la sublime couleur de la plume, une minuscule touche de jaune d'or (complémentaire du violet) illuminerait le blanc.
J'ai juste un doute sur les 2 arbres... car l'un écrase un peu l'autre... mais il s'agit peut-être d'un duo ?
Moi, c’est son texte qui me plaît beaucoup. Elle a tout compris à part l’écrasement d’un arbre par l’autre, mais elle a rectifié juste après en parlant de duo. C’est son texte que je préférerais mettre à la place de la photo. Je serais plus sûre que tout le monde comprenne bien. Oui mais ça ne se fait pas, il faut une photo !
Retour à la case départ. Je sollicite un avis d’autres amis qui vivent en symbiose avec les artistes et leurs œuvres. Il faut que je me rende à l’évidence : cette photo, ma photo, ne parle qu’à deux personnes, tandis que mon conseiller littéraire lui se déclare « sans avis » ! Ce n’est pas bon signe...
Alors j’explique que l’important c’est que ça me parle à moi. Et qu’une fois le livre lu, cela devrait parler à chacun, j’en suis sûre. Ne s’agit-il pas des tréfonds de mon âme nébuleuse, là où depuis tant d’années je tente de pénétrer par le biais de l’écriture. Oui, mais le but n’est pas de représenter un rébus, voyons ! Juste de donner envie de cliquer sur « ajouter au panier ».
D’accord, alors, faisons simple : une jolie photo qui parlera à chacun, parce que c’est beau et basta. Qu’on ait envie d’être là où a été prise la photo ou juste d’admirer ce paysage.
Ou tout simplement une photo de mon chat !